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Robert Winzenried
Andragogischer Leiter & Dozent SAFS
14 November, 2017 by
Robert Winzenried
Vistawell AG/SA, Liliane Kehrli

 

Interview Vistawell Bernard Prébandier (BP) / Joël Broye (JB)

Odoo CMS- Exemple d'image flottante

BP : Joël Broye, nous avons appris récemment par la presse que le centre scolaire du Mail à Neuchâtel rejoignait la cinquantaine d’écoles suisses titulaire du label «Swiss Olympic Partner School». Pouvez-vous nous expliquer quel a été le cheminement de cette certification.

JB : C’est l’aboutissement d’un long procédé. Les premiers pas de cette démarche «Sport-étude» datent d’il y a 7 ans. A cette époque les skieurs (giron jurassien) ont été les premiers sensibles à cet aspect si important pour l’avenir du jeune sportif, autant pour ses performances que pour son futur. Entre temps d’autres sports ont rejoint les skieurs, c’est-à-dire les gymnastes, les basketteurs, les nageurs, les footballers, les hockeyeurs, les adeptes du tennis et les patineurs artistiques. En tout 8 disciplines.

BP : Chronologiquement comment cela s’est-il passé ?

JB : Cette aventure a débuté il y a donc 7 ans. Swiss Olympic demande une période de 5 ans d’expérience pour poser sa candidature à la certification. En 2016 et 2107 nous avons donc « peaufiner » notre concept afin qu’il réponde aux nombreuses règles imposées par le cahier des charges. L’aval du Canton et des autorités compétentes est bien sûr indispensable. Sans parler d’une forte volonté de la direction et des enseignants. Ceci étant acquis, le dossier de 25 pages remplis nous avons été auditionné , les enseignants, la direction et 3 élèves. Notre certification est valable 2 ans, ensuite elle sera à nouveau réévaluée pour, si tout va bien, être confirmée pour une durée de 4 ans.

BP : Donc si je comprends bien tout établissement scolaire peut, à la demande de fédérations sportives, ouvrir des classes sport-études.

JB : Effectivement.

BP : Quels ingrédients faut-il pour que la mayonnaise prenne ?

JB : Un grand nombre d’éléments. Tout d’abord un soutien total de la Direction. M. François Visinand, Directeur du centre du Mail a collaboré intensivement à toutes ces démarches. Les enseignants doivent aussi adhérer pleinement au projet. On ne parle pas des autorités qui bien entendu supportent aussi financièrement cette démarche. Les fédérations et clubs sportifs sont demandeurs. Il faut bien entendu qu’ils portent à bout de bras cette entreprise. La réussite scolaire (d’abord) et sportive des élèves est le but de toute la manœuvre. Ils doivent montrer volonté et détermination. Sans compter les parents, encadrement essentiel et motivateurs naturels. Cela fait beaucoup de monde…

BP : Concrètement, comment cela se passe-t-il ?

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JB : Les élèves participent à des entraînement ou compétitions très régulièrement, donc manquent pas mal d’heures d’enseignement. Des classes de soutien sont mises en place pour rattraper et compenser ces absences. On estime que 8 heures d’absences aux cours seront compensées par 2 heures de soutien avec l’avantage d’être en petit effectif. Cela saute aux yeux que les élèves doivent faire preuve d’une grande motivation. En cas d’absence pour des championnats à l’étranger pour une période de deux semaines par exemple, un soutien via internet a été réalisé.

Au niveau organisationnel il faut pas mal jongler. Huit disciplines sportives avec des horaires d’entraînement sans coordination possible demande pas mal de souplesse aux enseignants et élèves.

BP : Joël Broye, je comprends que la passion vous anime et que votre détermination est capable de soulever des montagnes. Après tant d’années consacrées à cette «mission» quelles réflexions vous viennent à l’esprit ?

JB : Pour soulever ces montagnes il faut un vrai travail d’équipe. Que chacun se sente motivé et croit au projet. Il est important de mentionner que la priorité est mise sur la réussite scolaire. Un échec scolaire remet en question la participation du jeune au concept. 10% environ de nos 750 élèves participent à sport-étude. Aucun échec n’a été constaté. Les parents même nous disent que leurs enfants vont bien. Ils sont plus équilibrés et « mieux dans leur peau » malgré une charge psychologiquement et physiquement lourde. Ceci est ma récompense et nourrit ma motivation.

Il faut, pour ma part, donner une chance aux jeunes sportifs de pouvoir concilier leur activité sportive et la poursuite normale de leurs études en milieu scolaire traditionnel et ouvert dans des classes hétérogènes. Ce sont des motivateurs au niveau des classes, également des exemples pour les autres élèves qui se rendent compte de l'effort fourni ainsi que le côté organisationnel que cela implique pour mener "2 carrières" de front à un âge où le corps et l'esprit sont à un tournant de la vie.

BP : Etre «Swiss Olympic Partner School» c’est remarquable mais qu’en attendez-vous ?

JB : Il est toujours mieux d’être dans la locomotive que dans les wagons. Les 50 instituts certifiés communiquent et se réunissent régulièrement pour échanger des expériences. Ce réseautage nous apportera une nouvelle visibilité. L’expertise de Swiss Olympic est unique. Nous en profitons constamment. Cette certification récompense des années de travail intensif.

BP : Que diriez-vous aux établissements scolaires intéressés par cette certification ?

JB : Avant de poser acte de candidature, il faut déjà accumuler pas mal d’expériences sur plusieurs années. Si cela fonctionne à ce niveau il faut de la persévérance, la faculté de se remettre en question et surtout une équipe motivée et soudée.

BP : Merci de cet entretien et félicitations à toute l’équipe du Collège du Mail à Neuchâtel. Je pense que cette pépinière donnera quelques champions au sport suisse et que pour tous les autres ce sera une expérience extraordinaire qui leur sera utile tout au long de leur vie.


SWISS OLYMPIC PARTNER SCHOOL

Robert Winzenried
Vistawell AG/SA, Liliane Kehrli 14 November, 2017
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